20 juin 2009

La fin de Moyocoya

Personne ne s'y était attendu. Le premier choc a bien sûr été pour ceux d'entre nous qui ont trouvé la reine morte. Mais cette nouvelle a rapidement choqué tout le royaume de Moyocoya. Cela semblait inimaginable, une mauvaise farce, mais non, c'était la réalité. C'est pour cela que quand un des gardes de la reine, avant de mourir, est parvenu à décrire le meneur des attaquants, un mercenaire Nephthys, la colère et la vengeance ont rapidement pris place dans nos coeurs.

Avec sa description, nous avons fait marcher nos relations, nous avons cherché et obtenu des informations, et nous avons pu faire suivre ces mercenaires. Malheureusement, nous n'étions plus très nombreux. Sans doute pas assez pour les affronter, dont c'est le sale travail de combattre. Alors nous avons demandé de l'aide à ceux que nous connaissions. C'était précipité, mais notre désir de vengeance était trop fort pour pouvoir attendre et mieux nous préparer. A tous, nous leur avons donné rendez-vous dans notre maison du village des éleveurs. Et cela nous a touché de voir qu'ils étaient nombreux à venir nous apporter leur aide.

Car la salle principale a vite été remplie de monde. Ils savaient juste que notre reine était morte, rien de plus, mais ils étaient venus pour nous aider.

Nous n'avions pas vraiment de plan, notre cible étaient ces mercenaires, c'est tout ce que nous avions en tête. La maison des éleveurs semblait un lieu tout indiqué pour nous rassembler, car le Q.G. de Cania des mercenaires n'était pas loin. Et d'après nos derniers renseignements, ces derniers, au moins Galeat et Mercen-Harrie, s'y trouvaient. C'est eux qui allaient payer. Nous étions tous là pour ça, armés, et prêts à faire couler le sang. Nous avons rapidement résumé la situation à ceux venus nous aider. Mais ce n'était pas quelques mercenaires qui allaient les effrayer. Une fois la confirmation que nos cibles étaient bien à Cania, nous avons tous foncé pour ne pas les laisser s'échapper.

Bien qu'en partie aveuglés par la colère, nous savions bien que les mercenaires n'étaient sans doute que des exécutants. Nous leur avons laissé une chance de nous dire qui les avait payé.

Mais bien évidemment, ils ont refusé le peu de dialogue que nous étions prêts à leur offrir. Ils auraient dû voir que leurs ailes de bois ne nous faisaient pas peur. Le combat s'est rapidement engagé, et c'est par les armes que nous allions les faire parler.

Ils se battaient bien, mais ils avaient à faire à de bons combattants, et plus nombreux qu'eux. Ils ont tenté de fanfaronner, mais les coups pleuvaient.

Deux mercenaires sont ressortis du combat en vie, mais blessés. Nous voulions toujours des réponses, et cette fois ils n'étaient plus en mesure de résister.

Ils ont bien tenté de nous faire croire que leur client était Anne Honyme, mais nous avons fini avec l'ordre d'exécution dans les mains...

Un ordre, portant le cachet du Château d'Amakna... Cela n'avait aucun sens, la reine avait de bonnes relations avec le Château. Allister n'avait aucune raison de vouloir la mort de la reine. C'était incompréhensible, il fallait avoir plus d'informations, connaître la raison de cet ordre. Les mercenaires, bien évidemment, ne savaient rien de plus. Mais ils nous ont indiqué qui leur avait porté la lettre, un courrier du Château. C'était notre meilleure piste pour essayer de savoir de qui elle venait. Car aller maintenant demander des explications au Château... Non, il y avait forcément quelque chose qui nous échappait. Il fallait qu'on en sache plus. Nos amis étaient prêts à nous suivre et à nous aider. Alors, sur la base des indications du mercenaire, nous sommes tous partis tenter de retrouver ce messager.

Le mercenaire avait parlé d'un moulin à Amakna. Certains partirent vérifier le moulin à eau, mais c'était à celui à vent où a été trouvé Chrono-Post. Il était dans une petite salle, et elle a vite été remplie par toute "notre" troupe. Mais il faut bien reconnaître au jeune coursier qu'il n'a pas semblé très impressionné. C'est vrai que nous ne semblions pas forcément très agressifs au début, mais le ton est monté rapidement, et les menaces ont commencé à pleuvoir.

Bien sûr, il disait ne rien savoir, ni qui avait écrit la lettre, ni qui l'avait posté. Je pense tout de même qu'entre le monde autour de lui, qui était devenu de plus en plus menaçant, et le fait qu'il ne pouvait pas s'enfuir, il avait beau faire le fier, il n'en menait pas large. Il disait sans doute la vérité. Il fallait donc remonter encore plus loin dans le trajet de cette lettre. Chrono-Post nous a dit où on pourrait trouver sa supérieure, qui elle, aurait peut-être plus d'informations. C'était ce que nous avions de mieux à faire.

Je sentais bien que les esprits s'échauffaient, alors il fallait espérer qu'on toucherait bientôt au but, et surtout à celui qui allait devoir payer pour tout ça. La direction était le Château maintenant, dans une annexe du palais. Là, se trouvait Kole-Issimo, une disciple d'Osamodas, qui semblait être la responsable du courrier. Elle avait quelques corbacs autour d'elle, et pas mal de papiers divers. La salle était plutôt grande, sans gardes.

Elle non plus, n'a pas semblé impressionnée par notre venue. Les menaces sont venues bien plus rapidement cette fois, même si certains semblaient vouloir que les choses se passe calmement.

Je pense tout de même que si elle ne s'était pas rappelée de la lettre, cela aurait mal fini pour elle. Mais heureusement, les lettres du Château pour les mercenaires semblaient rares, donc elle s'est souvenue de celle-ci.

Elle a fouillé dans ses registres, mettant notre patience et nos nerfs à l'épreuve, et étant donnée la situation, mettant aussi sa vie à l'épreuve.

Mais elle a fini par trouver. La lettre lui avait été apportée par une domestique du Château. Ça semblait ne jamais vouloir finir... Nous n'avions toujours pas le vrai coupable, enfin, sans doute pas.

Heureusement, les indications de Kole-Issimo pour retrouver la servante iopette nous avaient mis sur la bonne voie, celle du phare du Château, un lieu calme où elle avaient l'habitude de se rendre. Et effectivement, Donne-Levin était bien là. Le lieu passa de calme à très peuplé, la domestique bientôt encerclée de guerriers. Ce qu'elle ne sembla pas vraiment trouver effrayant. La jeune femme semblaient plus impressionnée par les charmes bruts des combattants et par leurs habits, que par leur air menaçant et par leurs armes.

Elle ne fit pas vraiment de difficulté pour dire ce qu'elle savait. Malheureusement... La lettre, elle l'avait trouvé sous un meuble. Personne donc ne lui avait donné. Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises. Elle demanda à voir la lettre, et elle reconnue l'écriture. L'auteur de la lettre semblait être un ancien employé du Château, le secrétaire d'un percepteur. Seulement, d'après elle, il n'y était plus depuis des mois, il avait été renvoyé. Cela voulait dire que la lettre était ancienne de plusieurs mois... Cela n'avait pas de sens. Pas le choix, il fallait maintenant retrouvé cet ancien secrétaire, Feysey-Konte, qui d'après elle, écumait les diverses tavernes d'Amakna et du port.

Nous étions donc en chasse une nouvelle fois. Pour tomber sur un vieil homme, entouré de bières, qui semblait effectivement être un habitué du lieu. Il n'avait pas l'air particulièrement ivre, mais naturellement récalcitrant à discuter. A boire les bières non, et il se fit offrir quelques chopes pour lui délier la langue. Il ne voyait visiblement pas du tout de quoi on parlait. Ce n'est que quand on lui montra la lettre qu'il réagit assez violemment, à la surprise de tout le monde.

Il semblait évident qu'il voyait tout à fait de quoi il s'agissait. Ce n'était pas toujours facile de comprendre ce qu'il voulait dire, mais il avait bien écrit la lettre. Et en tant que secrétaire, donc il n'en était pas l'auteur. C'était le percepteur auprès de qui il travaillait, qui lui avait dicté l'ordre d'exécution. Et semble-t-il, à cause d'une cuite, il l'avait perdu. Ce qui pouvait expliquer, effectivement, pourquoi, quelques mois plus tard, une domestique est tombée sur la lettre et l'a posté machinalement, déclenchant ce qui allait conduire au meurtre de notre reine...

Maintenant, nous savions qui allait devoir payer : Tsepa-Moa, percepteur du Château. Et il allait devoir nous dire pourquoi, d'une manière ou d'une autre, et si possible, de la moins douce. Le Château fut bientôt assaillit par nous et nos amis. Bien sûr, c'est une image, mais ça y ressemblait. A tel point, que nous nous sommes heurté aux gardes du Château. Serrdam-Slevis, sans doute un responsable de la garde, nous refusa l'entrée.

Notre colère et notre désir de nous en prendre à quelqu'un avaient probablement éveillé sa méfiance, et il se sembla pas trouver nos première explications satisfaisantes. Devant notre insistance à vouloir passer, c'est par la force des gardes du Château qu'il nous en bloqua l'accès. De notre côté, se mêlaient la colère, la vengeance, les regrets de certains de ne pas avoir assez torturé pour obtenir des renseignements... Bref, les ingrédients d'une situation explosive. Les mercenaires ne nous avaient pas résisté, ce n'était pas quelques gardes qui allaient empêcher notre justice de se faire.

Seulement, ces quelques gardes, il faut bien reconnaître qu'ils avaient été bien entrainés, et qu'ils étaient lourdement armés et protégés. Un premier combat eu lieu à l'entrée, pour tenter de passer. Mais ce mur d'armures reluisantes semblait infranchissable. Ceux qui n'avaient pas été blessés tentèrent de passer et un nouveau combat fit rage. Mais cette fois, Serrdam sembla plus attentif à nos explications, et à la raison de notre venue. Et il décida de nous laisser entrer, pour tenter de régler cette affaire qui mobilisait autant de monde. Mais une fois dans le Château, il ne put empêcher nos amis de partir à la recherche du percepteur.

Quelques cris nous parvinrent, puis finalement un vieil homme entra en courant, et s'abrita aux côtés du représentant du roi. Visiblement, Feysey-Konte nous avait suivi, et il semblait avoir ses propres comptes à régler avec Tsepa-Moa. Il s'en prit à lui dès qu'il le vit. Le percepteur rejeta toute accusation, mais son ancien secrétaire commença à tout raconter, et c'est ainsi que nous avons appris pourquoi, un jour, la mort de notre reine a été décidée.

Car dans les activités de Moa, il y avait la gestion de la taxe sur les centaures, ces percepteurs posés par les guildes. A une époque, ils percevaient une taxe sur ce que pouvaient gagner les combattants. Et sur cette taxe, une partie allait au Château d'Amakna, pour les percepteurs présents sur le royaume. Et puis des guildes comme Moyocoya, ont commencé à s'opposer à ces percepteurs. A en mettre des non voleurs, et à attaquer les autres. Moa avait des amis chez ceux à qui les centaures rapportaient de l'argent, et tout ce monde voyait d'un mauvais oeil cette fronde anti-percepteurs.

Konte nous a donc appris que quand le roi Allister a commencé à envisager d'interdire ces taxes, pour rendre les percepteurs comme nous les connaissons maintenant, et bien ça ne faisait pas du tout les affaires de Tsepa-Moa et de ses amis. Alors il a paniqué, et il s'est dit qu'en frappant un emblème du mouvement anti-percepteur, il pourrait tout arrêté. Il a dicté la lettre alors. Feysey-Konte l'a perdu, ce qui a provoqué son renvoi. Le Château a décidé que les percepteurs ne seraient plus voleurs. Et, à cause de cette lettre, égarée puis retrouvée, notre reine a été tuée.

Tsepa-Moa a craqué, il a finit par avouer, mais sans regretter son geste. Il regrettait juste que la lettre ne soit pas arrivée plus tôt. Il a bien tenté de se défendre lâchement, mais Serrdam-Slevis l'a publiquement accusé, et nous a assuré que justice serait faite, même si c'était impossible que ce soit par nous.

Pourtant des tortures assez horribles étaient imaginées.

Mais les gardes l'ont emporté. Il est vrai que la vengeance avait dans nos coeurs laissée place à une impression d'une perte idiote et anachronique, qui n'aurait jamais dû avoir lieu...

Le peu qui restait des Moyocoyas, a alors annoncé que sans la reine, le royaume n'était plus, et que c'était la fin de la guilde.

Avant, bien sûr, de lui rendre un dernier hommage de la meilleure manière qui soit : une chasse aux percepteurs !

19 avril 2008

Toujours regarder derrière la porte d'une taverne...

Texte pour expliquer de manière RP mes problèmes de connexion au net durant plusieurs jours (et introduire un peu d'autres personnages)


Cela avait été une soirée normale pourtant. Tellement normale qu'il ne savait plus vraiment s'il avait combattu ou coupé du bois. Bref, rien de spécial. Rien de plus que les autres fois. Il n'avait même pas vu SansVisage, qui devait lui apporter du fer à l'occasion.

Et pourtant, quand ElfeRaleur était retourné à la taverne pour se reposer, il était tombé sur un os. Un os emballé. Tout petit. Un Xelor quoi. En fait, même si ses souvenirs restent vagues, c'est plutôt le Xelor qui lui était tombé dessus. Et il avait beau être petit, ce Xelor, c'était comme si un bon gros groupe de porkass lui étaient tombé dessus. Pas le temps de sortir un arc, une épée, une question. Il s'était retrouvé immobilisé, sans rien pouvoir faire. Ils savent y faire, pour ça, les Xelors... Son agresseur a donc eu tout le temps de lui délivrer son message :
"Ne t'occupe pas des affaires de SansVisage."

Le pire, ce n'était pas l'efficacité de l'attaque. Ce n'était pas le message non plus. Le pire, c'était le calme avec lequel le Xelor lui avait parlé. Le pire, c'était cet air de celui qui se sent invulnérable. Le pire, c'était qu'il rayonnait cette invulnérabilité.

Ensuite, le Xelor l'a laissé. Mais pas simplement, en lui permettant se remettre lentement de cette immobilisation. Non. Il a fallu qu'il lui jette un sort particulier, le faisant flucter dans le temps durant quelques jours. ElfeRaleur voyait ce qui se passait autour de lui s'écouler au ralenti, et puis à toute vitesse, pour de nouveau au ralenti, jusqu'à l'immobilisation. En dehors des nausées que cela provoquait, cela empêchait également Elfe de sortir de la taverne, de parler avec les gens autour de lui. Tout juste parvenait-il à nourrir Calcifer, son bwak. Impossible de prévenir quelqu'un. Impossible de prévenir SansVisage.

Quand les effets se sont dissipés, il a enfin pu lui parler. Elfe n'était pas vraiment inquiet à cause de cet avertissement, car en fait il ne se mêlait pas des affaires du Sram. Bien sûr, il l'aidait en lui fournissant du bois à l'occasion, et en lui trouvant de l'équipement. Mais c'était en échange de minérais. Rien qui était se mêler de ses affaires. Et pourtant, la curiosité était toujours présente quand il s'agissait de SansVisage. ElfeRaleur l'avait rencontré il y a peu de temps. Le Sram était très désorienté. Le Crâ l'avait aidé, du mieux qu'il avait pu. Mais si SansVisage était désorienté, il n'était pas bavard. D'ailleurs maintenant qu'il allait mieux, il n'était toujours pas bavard. Elfe avait quand même pu en savoir un peu plus. Le Sram ne savait pas grand chose sur ses parents. En fait, il ne savait rien. Il avait été recueilli très jeune par une famille de mineurs. Et sourtout, il ne savait pas ce qu'il avait fait durant les deux années qui s'étaient écoulées. Ce qu'il savait, c'est qu'avant ces deux années envolées de sa mémoire, il cherchait à en savoir plus sur lui. Alors maintenant il recommence. Il cherche encore, avec en plus cette zone d'ombre de deux ans à éclairer.

Mais pour ça, Elfe ne l'aide pas, et de toute manière SansVisage refuserait son aide. Pourtant cette recherche était sans doute la cause de l'avertissement fait au Crâ. Plus encore, SansVisage avait semblé être très intéressé de savoir que l'agresseur était un Xelor. Très intéressé, et pas suffisament surpris aux goûts de l'archer. Mais inutile de compter sur des éclaircissements là-dessus, bien sûr...

Alors ElfeRaleur comptait sur le fait que cette mise en garde n'aurait pas de suite... Ce qui ne l'empêchait pas de regarder derrière la porte en entrant dans la taverne. On n'est jamais trop prudent.

(A suivre...)

11 avril 2008

Mercenaire

DanseurVisage est un des personnages de Dofus. Ce texte lui a permis de postuler en tant que mercenaire.

Il n'avait pas la tête au combat. Son adversaire, après l'avoir attaqué alors qu'il avait pourtant bien caché ses ailes sous sa cape, avait commencé par se moquer de lui. Danseur constata avec plaisir qu'il semblait maintenant beaucoup moins amusé. Qu'il avait même tendance à essayer de s'éloigner hors de portée. Le xélor fila vers lui trop vite pour qu'il ait le temps de réagir. Il esquiva les coups, en donna en retour, et se plaça toujours pour l'empêcher de partir.


Mais non, il n'avait pas l'esprit à ça, il combattait machinalement. Il était trop inquiet pour ça. Depuis qu'il était dans les terres d'Amakna, il avait retrouvé une certaine insouciance. Une partie de lui s'en amusait. La partie de lui qui se demandait même s'il avait été insouciant un jour.

"En même temps, c'est peu normal que j'ai l'esprit léger, je vais me marier !"

Il sourit à cette pensée, ce qui visiblement perturba son adversaire, qui se mit à paniquer un peu plus. Mais en même temps, c'est ce mariage qui le rendait pensif. Les raisons de sa présence sur ces terres étaient vives pour lui. Il n'oubliait pas qu'il avait dû fuir. Qu'il avait été traqué longtemps, et que même s'il avait laissé beaucoup de ses poursuivants morts, ils finissaient toujours par le rattraper. Il avait rarement eu plus de quelques mois de répit. C'est pour cela qu'il était venu aussi loin.

Et du répit, il en avait, depuis quelques années maintenant. Mais ça ne l'empêchait pas de vivre dans la méfiance, de recruter des observateurs, de tisser un réseau d'indicateurs, pour repérer toute trace de ses ennemis. Ce n'est que depuis qu'il avait rencontré sa fiancée qu'il s'était mis à vivre un peu normalement. A profiter de la vie. Il n'était pas habitué. Là d'où il venait, la vie n'était pas très facile, ni très tranquille. La vie à Amakna était plus douce, et il mentirait s'il disait que cela ne lui plaisait pas. Il arrivait même à être sur un nuage quand il voyait sa belle. Il arrivait même, parfois, à imaginer une future vie normale.

Mais voilà, il ne pouvait pas se le permettre. Il avait rejoint les rangs de Bonta, car il se disait que ça convenait mieux à sa vision du monde, même si en général, il avait tendance à préférer laisser le monde se débrouiller seul. Mais il aimait aider, il ne pouvait le nier. Seulement, il avait vite déchanté, une fois bontarien. Il aurait dû s'y attendre, entre beaucoup de bontariens et brakmariens, la différence était plus vestimentaire qu'autre chose. Il avait croisé des brakmariens sympathiques, et des bontariens qu'il aurait aimé tuer. Mais voilà, faire parti d'un des deux camps, c'était un moyen pour avoir une certaine protection si jamais ses anciens ennemis le retrouvaient.

Enfin, il avait pensé ça un moment, mais il n'en était même plus certain. Bonta se fichait pas mal de ses hommes, tant qu'il y en avait. Un mort était vite remplacé de toute manière. Oh, bien sûr, il pouvait toujours se débrouiller seul pour sa protection. Mais il aimait quelqu'un maintenant. Elle savait se défendre, mais elle ne connaissait pas les risques non plus. Et puis même, en dehors de ça, il supportait de moins en moins les agissements des bontariens et des brakmariens, de même que les effets de leur guerre larvée.

La lame lui passa trop près du visage à son goût... Ce n'était pas le moment de ne pas être concentré tout de même. Il mit toute son agilité au service de ses dagues, et son adversaire s'écroula enfin à ses pieds, mort. Le combat aurait pu être plus rapide, mais il l'avait énervé...

Le xélor repensa à l'information que lui avait donné un de ses indics. Cela rassemblait quelques pièces du puzzle. La guerre entre Brakmar et Bonta allait prendre un nouveau tournant. Et ce tournant allait passer par l'annexion des terres d'Amakna. Une part cynique de lui fit remarquer que les dirigeants de Bonta et Brakmar avaient sans doute planifiés ça ensembles, pour en profiter pour piller les richesses d'Amakna. Et dire qu'il portait encore un insigne de Bonta...

Il fallait qu'il trouve une autre solution, il n'était pas certain de pouvoir continuer comme ça, à jouer son rôle de bontarien. Il arriverait bien à trouver autre chose qui lui convienne, qui lui permette de continuer à aider sa future femme, et de ne plus être seul si ses ennemis revenaient. Et de rendre à Bonta et Brakmar la monnaie de leur pièce. Ca faisait beaucoup de choses, mais il finirait bien par trouver.

07 avril 2008

Paysage chinois

Photo d'un vieux dessin que j'ai fait à l'encre de Chine (comme quoi il n'y aura pas forcément que du Dofus ici)


05 avril 2008

Se reposer au bord d'un étang

C'est la présentation d'ElfeRaleur dans la guilde Tzunami, reprise pour la guilde Un Autre Monde, et bientôt reprise pour sa nouvelle guilde ^^.



L'archer essuie sa lame du sang encore fumant d'un sanglier.

Et voilà, encore un peu de cuir pour quelques bottes et ceintures, histoire d'allier l'utile à l'agréable. Et dire qu'il y a peu de temps, j'avais peur de m'attaquer seul à des sangliers, car ils se rapprochaient trop vite ! Maintenant je peux m'amuser à les combattre uniquement avec mon épée. Enfin, j'ai quand même un peu mal partout... Autant me reposer un instant.

Il s'éloigne du théatre du dernier combat, parce qu'il n'a pas un goût immodéré pour l'odeur du sang. Un petit coin tranquille, un rocher, un arbre, au bord d'un étang... Il s'assied et fouille dans son sac pour trouver quelques bouts de pain.

Il faudrait que je trouve quelque chose pour aller avec ce pain, parce qu'à force, même s'il est bon, c'est quand même un peu toujours la même chose. Mais il faut que je reprenne des forces, pour continuer. Il me faut encore un peu de cuir.

Il regarde autour de lui, pour repérer les groupes de sangliers qui peuvent être intéressants. Ce n'est pas qu'il ait un besoin important en cuir, mais cela fait un peu passer le temps, sur le trajet de retour vers Astrub.

Un peu de repos, ça ne fait pas de mal. Et puis c'est calme ici, tranquille. Ca ne peut faire que du bien avant Astrub. Et surtout éviter le zaap, si je ne veux pas avoir les oreilles qui bourdonnent durant plusieurs jours ! Enfin, ce n'est pas plus mal, de temps en temps, de faire une petite cure d'Astrub. Quand je passe trop de temps vers Bonta, j'ai l'impression qu'il n'y a que des miliciens dans ce monde ! Bien trop déprimant. Je sais que j'aime bien la solitude parfois, mais là c'est trop.

Il se coupe encore quelques tranches de pain.

En tout cas je suis sur la bonne pente. Et ce n'est pas grâce à ma famille ! Enfin en tout cas pas grâce à ceux de ma famille que je connais. Et pourtant, c'est incroyable comme on a tendance à suivre leur exemple. Cette propension à la solitude, à ne pas s'attacher ! Et ce qui est dingue, c'est que ça m'énerve, et pourtant j'ai tendance à faire pareil, à faire mon sauvage dans mon coin. En tout cas j'avais cette habitude. Je sais pourquoi ils sont comme ça. Avant même les guerres entre Bonta et Brakmar, mes ancêtres ont été traqués, exterminés. Bien évidemment, depuis le temps, on ne sait plus vraiment pourquoi, ni comment. Encore la bêtise des hommes sans doute. Quiqu'il en soit, mes ancêtres, enfin, ceux qui étaient encore en vie bien sûr, sont devenus des spécialistes de la survie. Et ça s'est transmis aux générations suivantes, même s'il n'y avait plus grand chose pour les traquer (quelques moskitos peut-être...) Et cela signifie ne pas se fixer, ne pas s'attacher (enfin, un peu quand même, sinon c'est difficile de créer de nouvelles générations.) Il faut pouvoir disparaître sans laisser de traces. Avoir quelques amis, mais peu. Comme disaient des habitants d'un désert aride, "ne te trouve jamais en compagnie de quelqu'un aux côtés de qui tu ne voudrais pas mourir".

Il range le pain, se dégourdit un peu les jambes.

Mais je suis trop dur avec eux. Surtout que j'arrive à dévier de ce chemin qu'ils se sont appliqués à tracer le long des décennies. Je prend les choses comme elles viennent. Si quelqu'un veut combattre avec moi, je l'accepte, même s'il est inexpérimenté. Si je peux faire profiter de mes connaissances, alors je le fais si je ne suis pas occupé. Tout cela me permet de contrer cette éducation, cette voie tracée sans que je le demande. Alors je continue a essayer de tracer mon propre chemin. Je connais quelqu'un, qui venait de terres lointaines, à l'Est, qui avait rencontré une femme-louve, enfin, une femme qui avait été élevée par des loups. Il disait que ce qu'il voulait, c'était "porter sur le monde un regard sans haine". Une sage décision, même si elle lui était dictée par le fait qu'il était victime d'une malédiction qui le rongeait. Mais c'est un choix que j'aimerais suivre, indépendament du fait que je ne peux avoir que de la sympathie pour quelqu'un amoureux d'une femme-louve...

Il fait quelques flections, quelques étirements. Il est prêt à attaquer un nouveau groupe de sangliers.

Mais parfois quand on voit ceux qui sont autour, cela ne donne pas envie de se faire des relations. Ils sont nombreux à avoir appris à parler chez les bworks, d'autres à connaître plus d'insultes qu'autre choses. D'autres qui ne parlent pas. D'autres trop agressifs, pleins de colère et de haine. Heureusement, on peut trouver des perles, des compagnons et des compagnes d'armes qui suffisent à rattraper les autres. Et qui ne donnent surement pas envie d'être prêt à disparaître sans laisser de traces... Enfin, ce n'est pas tout ça, mais il faut encore tuer quelques sangliers...

Il sort sa lame, et se dirige calmement vers un groupe pas très loin.

31 mars 2008

La dure vie d'un fantôme

Bashar se promenait tranquillement, visitant Incarnam. Il parlait aux gens de temps en temps ; on lui demandait de l'aide pour diverses choses, aller chercher des objets, prévenir quelqu'un, apporter diverses choses. Comme il ne connaissait pas beaucoup de monde, ni les coutumes du lieu, il acceptait histoire de mieux comprendre les gens et ce monde flottant.

Il arriva alors auprès d'un Sram. Il aurait dû se méfier, bien sûr, mais il ne connaissait pas les Srams comme nous les connaissons. Alors quand ce Sram lui proposa une petite expérience, il se dit : pourquoi pas.

Et voilà donc comment Bashar, alors plein de vie et d'énergie, se retrouva transformé en fantôme... Il était là, flottant, vaguement consistant, pouvant difficilement parler, chaque mot qu'il voulait dire ayant naturellement tendance à se transformer en un Houuuuu lugubre.

Il décida donc de faire ce que tout bon fantôme doit faire dans son pays : hanter les lieux.

Il se rendit compte qu'il devait y avoir souvent des fantômes, car les gens ne semblaient pas avoir peur. Il en trouva des curieux, plus que peureux...





Assailli de question sur ce qu'il était, il ne put que dire l'évidence...


Mais il n'était toujours pas capable de faire peur. Pourtant, il lui semblait que c'était son but, en tant que fantôme. Pire, certains avaient envie de devenir comme lui...


Dépité devant ces réactions, Bashar se posa beaucoup de questions. Il se dit que ce n'était sans doute pas une bonne voie pour lui, fantôme... Et il avait des obligations envers son pays natal.





La nuit passa, et le lendemain, Bashar s'apperçu qu'il parvenait maintenant à parler normalement, ce n'était plus ces râles lugubres, il pouvait enfin se faire comprendre facilement. Il tenta de trouver du réconfort à la taverne, auprès des habitués du lieu.


Il décida alors de ne plus tenter de faire peur, mais la suite des événements l'obligea à continuer de "faire" le fantôme. Un marchand, qui portait sans doute un floude sous sa coiffe de l'aventurier, semblait croire qu'en répétant sans cesse son offre quelqu'un l'accepterait. Bashar lui proposa alors une offre, qui s'avéra très efficace car le vendeur disparu comme par enchantement.


Et là, qui vient tourmenter Bashar ? Ses propres amis ! Bon, au moins cela le changeait de la discussion silencieuse du client habituel du bar. Alors à défaut de faire peur, il décida d'engluer...


Mais tout cela ne suffisait pas à le faire se sentir bien dans sa peau ethérée... Il trouva enfin quelqu'un qui avait peur de lui. Il la poursuivit un peu alors qu'elle tentait, souvent avec succès, de se cacher.




Mais las de tout cela, Bashar fut heureux d'apprendre qu'il pouvait redevenir normal. Surmontant sa peur, la féca l'accompagna jusqu'à une pierre en forme de phoenix, ou Bashar redevint enfin normal. Il partit alors avec elle demander des explications au Sram, parvenant à récupérer de quoi retrouver son énergie. Fatigué par ces aventures, il partit se reposer à la taverne, sans cette fois craindre de traverser les murs.

29 mars 2008

Un conte pour un event, d'une certaine manière

Il était une fois un sram, XXX. Il arriva au château d'Amakna, et demanda à voir le Roi Allister. Il proposa un étrange marché. Il dit qu'il avait une solution contre l'invasion des bworks, celle d'Astrub. Il offrait ses services pour vider la ville de ces envahisseurs, sans avoir à combattre. Lui, seul, pouvait s'en charger. Le Roi et ses conseillers étaient intrigués bien sûr. Ils avaient longtemps cherché une solution, mais n'avaient jamais trouvé. Ils demandèrent bien sûr ce que voulait le sram en échange. Il voulait juste qu'ils ne posent pas de questions sur ce qui allait arriver aux bworks.
"J'ai une solution, mais il ne vous sert à rien de la connaître."
C'était un sram, ce n'était pas surprenant. Le Roi accepta l'offre. Mais Fallenster, curieux, voulait tout de même en savoir plus. Il chargea un jeune féca, YYY, d'en savoir plus. Ce dernier passa ainsi quelques jours à Astrub, guettant toute chose inhabituelle.

Or, un jour, il vit le sram arriver, devant la banque. Il avait une drôle de flûte dans les mains. Il ne parla pas, il se mit devant la banque, et commença à jouer de l'étrange instrument. Mais ce n'était pas de la musique qui en sortait, en tout cas pas pour le féca. La flûte ne jouait pas de la musique, elle jouait du bwork. Des phrases en sortaient, et semblaient comme hypnotiser les gens autour du sram.
"ki ve dé kama"
"sui 1 modo, done kama é dofus"
"g dé objè é dé kama"
"vené pour gagné dé kama"
D'autres phrases encore sortaient de la flûte. Le sram traversa la ville. De plus en plus de monde le suivait. Dès qu'un bwork venait à l'entendre, il rejoignait la foule. Le jeune féca fit comme les autres, il suivit l'étrange musicien. Après être sortis de la ville, ils se dirigèrent vers les montagnes. Pour finalement arriver, et entrer, dans une grotte. Le sram jouait toujours de sa flûte magique. La foule arriva dans une grande caverne. Des puits de lumière tombaient du plafond. Une grande fosse se trouvait au milieu. Le feca, même en s'approchant un peu, n'en voyait pas le fond. Et un sadida se tenait près d'une paroi. Il était hirsute, et regardait farouchement cette foule qui posait des questions sans arrêt au sram. Le sadida fit tonner une voix puissante.
"vou voulé dé kamas??"
La foule répondit "ui!!"
"vou voulé dé dofus??"
La foule répondit "ui!!"
"vou voulé dé objé??"
La foule répondit "ui!!"
"c en ba, dan le trou! allé, en ba tous, il ya 1 modo"
Les bworks commencèrent à se jeter dans la fosse. On les entendait tomber, mais jamais atterrir. Le féca comprenait maintenant quelle était la solution. Comme des moutons, les bworks tombèrent tous dans le piège. YYY se garda bien de les suivre, il se tenait un peu à l'écart. Une fois les dernières victimes passées, il s'approcha tranquillement du sadida.
— Je suis désolé, mais les kamas et autres trésors ne m'intéressent pas moi.
— Qui es-tu ? Tu n'es pas comme eux, tu es normal, demanda le sadida.
— J'étais intrigué. Je voulais savoir ce qui allait se passer.
— Et bien tu sais maintenant !
Le sadida le regarda d'un air las.
— Tu peux partir si tu le désires, je n'ai rien contre toi.
— Et eux, dit le féca en montrant la fosse. Vous n'aviez rien contre eux non plus ?
— Ah si, eux je les détestais !
Le sadida poussa un long soupir, qui sembla triste au féca.
— Il y a longtemps... J'étais heureux avec mon amour, mon coeur. Elle était belle. Mais elle était différente. Elle utilisait des sorts que les autres comme elle n'utilisaient pas. Elle faisait des choses que les autres ne faisaient pas. Elle avait des qualités différentes des autres. Mais voilà, ceux comme eux... Comme ces bworks... Ils ne comprenaient pas. Ils ne l'acceptaient pas. Ils l'insultaient. Ils la ridiculisaient. Ils la volaient. Ils voulaient la tuer.
Il soupira à nouveau, et la tristesse était bien plus marquée.
— Un jour, elle ne l'a plus supporté. Elle a disparu. Elle m'a dit au revoir, comme d'habitude. C'est vrai qu'elle avait un drôle d'air dans les yeux. Je n'ai pas su le voir. Elle m'a embrassé, comme toujours. C'est vrai qu'il était plus long ce baiser. Je n'ai pas su le comprendre. Elle m'a dit qu'elle m'aimait. C'est vrai qu'elle avait la voix tremblante. Je n'ai pas su l'entendre. Et je ne l'ai plus jamais revu.
Il ne dit rien pendant un instant.
— Alors ils méritent ça, pour ce qu'ils ont fait.
Le féca regarda le sadida pendant quelques secondes, comprenant mieux.
— Mais moi, dit le féca, je ne peux pas vous laisser faire.
— Je sais, répondit le sadida en le regardant dans les yeux. Il faudra me tuer pour m'arrêter.
— Alors soit.
Le combat ne fut pas très long. Le sadida ne lui laissa pas le choix. Mais le féca resta persuadé d'avoir vu un sourire se dessiner sur le visage du sadida avant de mourir.